Les effets néfastes du conflit parental sévère sur la santé mentale de l’enfant

Les effets néfastes du conflit parental sévère sur la santé mentale de l’enfant

Nombreuses sont les études et constatations cliniques des répercussions du conflit parental sévère sur l’enfant. Certains auteurs estiment qu’il s’agit d’une forme de maltraitance.

Les termes « haut conflit parental », « conflit parental à haute intensité » ou encore « conflit sévère de séparation (CSS) » désignent le même phénomène : un couple séparé dont le sujet de leur conflit est l’enfant commun.

Le déclencheur de ce type de conflit est souvent la méfiance d’un « parent préoccupé » pour l’enfant qui a un fort sentiment de responsabilité envers l’enfant et qui accuse l’autre parent de ne pas tenir compte des besoins de l’enfant.

Quant au « parent accusé », ce dernier réfute les allégations et souhaite une autonomie dans la gestion de l’enfant. Le « parent préoccupé » développe donc des stratégies pour protéger l’enfant alors que le « parent accusé » considère ces stratégies comme intrusives.

Les personnes entrent donc dans une coparentalité conflictuelle et, lorsqu'elle perdure dans le temps, le conflit sera qualifié de sévère.

L’enfant sera alors exposé à un conflit de loyauté entre ses deux parents.

Il faut savoir que l'enfant éprouve à l’égard de chaque parent un devoir éthique de loyauté dont il est soucieux de s’en acquitter.  Le désaccord sévère et persistant des parents met à mal ce devoir éthique. La loyauté devient clivée, c’est-à-dire l’enfant pense devoir être loyal à l’égard d’un parent au détriment de l’autre.

Le conflit de loyauté devient un conflit intrapsychique du fait de l’impossibilité de choisir entre ses deux parents. Nombreux sont les auteurs qui considèrent que le conflit de loyauté constitue un trouble majeur des enfants de parents séparés en conflit.

Pour sortir de ce conflit intrapsychique, il arrive que l’enfant donne préférence à un parent en rejetant l’autre. Lorsqu’il s’agit du parent plus vulnérable, l’enfant se positionne alors comme protecteur de ce parent (parentification).

L’enfant peut aussi tirer un avantage personnel du désaccord de ses parents sachant quel parent acceptera ses demandes et lequel refusera (triangulation).

Très souvent, les enfants tiennent des discours différents pour rester loyal à chaque parent.

Plus le désaccord des parents porte sur les modes éducatifs et le temps à partager, plus le conflit de loyauté vécu par l’enfant sera aigu.

Les conséquences psychologiques de ce conflit sur l’enfant peuvent être nombreuses et néfastes pour la confiance de l'enfant envers l'adulte, l’estime de soi, l’amour de soi. Ce conflit peut provoquer un sentiment de culpabilité, de la tristesse, de la dépression ou encore de la colère. Des comportements à risques peuvent aussi apparaître. Les relations futures dans sa vie adulte peuvent être construites sur un schéma conflictuel.

Peu importe l’âge de l’enfant, les effets du conflit sont nocifs pour l’enfant comme pour les parents eux-mêmes.

Beaucoup de parents pensent que l’enfant est à l’abri lorsqu’il n’est pas témoin des disputes. Or, même sans être témoin direct du conflit, l’enfant sait qu’il est le sujet de la mésentente de ses parents.

Pour véritablement préserver l'enfant, les parents doivent abandonner leur coparentalité conflictuelle et construire une coparentalité fonctionnelle.

Le chemin pour sortir du conflit est bien évidemment très difficile et il est évident que ces parents, souvent en souffrance, doivent être aidés et accompagnés. Il ne s'agit pas de les culpabiliser, mais mettre à leur disposition des techniques efficaces pour leur permettre de faire la paix pour l'amour de leur enfant.

Le coaching parental et coparental a fait ses preuves aux Etats-Unis et au Canada dans les hauts conflits de parentalité. Avec l’aide du coach, ils vont construire une parentalité non conflictuelle.

Dans le cadre du coaching coparentale, l'enfant peut être invité afin d'aider ses parents à faire la paix.  En cas de  conflit entre l'enfant avec un de ses parents, le rétablissement du lien pourra être travaillé en coaching.

Des ateliers de communication permettent également d'apprendre une communication fonctionnelle non violente.

 

 

 

Articles à la une